*Sur 57 candidats, seuls 7 admis au BFEM : le principal défend sa gestion et appelle à une évaluation plus large des causes de l’échec*.
Les résultats désastreux du Brevet de Fin d’Études Moyennes (BFEM) cette année au Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Pakao Manconomba, où seulement 7 élèves sur 57 ont été admis, ont déclenché une vague de critiques contre le principal de l’établissement, Séckou Souané. Accusé d’absentéisme et de mauvaise gestion, le Principal Souané a tenu à répondre aux accusations, joint au téléphone par la rédaction de NEMAINFO.COM, en expliquant les raisons de son absence et en appelant à une évaluation plus globale des causes de cet échec.
« Ces résultats font très mal », a reconnu Souané. « Mais il est important de rappeler que depuis 2017, c’est la première fois que j’enregistre de tels résultats. En 2023, nous avions presque 100% de réussite. » Il souligne que les résultats exceptionnels obtenus l’année précédente démontrent que ce mauvais cru est un événement isolé plutôt qu’une tendance.
Souané explique que ses absences du CEM sont liées à des contraintes administratives imposées par le manque d’infrastructures dans le village. « Tout le monde sait que le village de Manconomba n’est pas électrifié. Le travail administratif se fait avec des machines, et pour cela, il faut être dans des endroits où il y a de l’électricité. J’ai perdu trois machines à cause du solaire », a-t-il précisé.
Il a reconnu qu’il n’est présent au CEM que les lundis, mardis et mercredis, mais assure qu’il continue à travailler à distance les autres jours pour répondre aux besoins de l’établissement. « Chaque semaine, je suis au CEM, c’est vrai, les lundis, mardis et mercredis. Les autres jours, je travaille à distance », a-t-il affirmé.
Le principal a également souligné que les parents et la communauté doivent évaluer l’échec scolaire de manière plus large. Selon lui, le manque de discipline et de sérieux de certains élèves a joué un rôle majeur dans ces résultats décevants. « Les élèves n’apprennent pas leurs leçons. Mais comme il y a eu ces mauvais résultats cette année, tout le monde peut m’accuser, et moi, j’accepte les critiques puisque je suis le chef », a-t-il déclaré, rappelant sa conception « pharaonique » du rôle de chef.
Malgré tout, Souané n’a pas éludé les responsabilités des enseignants, reconnaissant que certains n’ont pas terminé le programme scolaire, ce qui a pu contribuer à la mauvaise performance des élèves. « Je reconnais quand même qu’il y a certains enseignants qui n’ont pas terminé le programme », a-t-il admis.
Avec 25 ans d’expérience dans l’enseignement, Séckou Souané appelle à une réflexion collective pour comprendre les causes profondes de cet échec et pour mettre en place des mesures correctives. Les parents, les enseignants, et l’administration devront collaborer pour redresser la situation et garantir de meilleurs résultats à l’avenir.