La maison d’arrêt des femmes de Liberté 6 est encore citée dans un nouveau scandale. Les détenues qui s’adonnent à la consommation de la drogue, la sortie nocturne de certaines détenues et la gestion des biens des détenues entre autres faits. Cette révélation est faite par l’activiste Outhmane Diagne favorable au projet du parti ex PASTEF et en exil pour des raisons politiques, qui l’a publié sur sa page Facebook. Dans cette publication que nous avons parcourue, même la situation de Ndeye Madior Diouf est révélée. Cette dernière est logée dans la même chambre que des mineurs lit – on dans la publication.
in extenso
Décidément les scandales à la maison d’arrêt des femmes de Liberté 6 sont loin de connaître leur épilogue.
La discrimination entre les détenues est un fait réel. Au moment où des détenues ayant commis des crimes sont largement privilégiées, les détenues politiques subissent de lourdes discriminations. Je ne porte pas leur combat, et je ne suis pas en prison pour des faits politiques. Mais en tant que détenue, j’observe et je constate. Par exemple, les appels de la détenue politique Nafissatou Gueye alias Yayou Serigne Saliou sont enregistrés dans un registre dénommé registre des terroristes. Également les détenues politiques contrairement aux autres ne peuvent pas émettre des appels internationaux le week-end. Elles ne peuvent pas passer les appels sans la présence du chef du service social et sont obligées de mettre le téléphone en haut parleur. Pendant ce temps, des détenues trafiquantes de drogue peuvent se permettre d’émettre des appels en dehors du service social sans être écoutés encore moins mise en haut parleur.
A la M.A.F de liberté 6, tant qu’une détenue peut-être utile à la direction, elle est privilégiée et bien traitée. Mais, si par malheur une détenue décide de ne plus travailler pour l’administration, la sanction première qui lui est infligée est de la faire sortir pour la mettre dans les chambres où les conditions sont difficiles à supporter avec un minimum de 40 détenues entassées comme des sardines.
A la Maison d’arrêt des femmes de Liberté 6, c’est l’argent qui dicte la loi. Il suffit d’être une autorité, une célébrité ou fille de quelqu’un pour se permettre de tout et surtout bénéficier de tous les interdits. Tout ce qui est interdit pour les détenues simples est reçu sans peine par ces “plus que détenues « . Les éléments de la direction sont à l’origine des promenades en ville avec des détenues « nanties ». Quand les détenues sans aucune importance sont derrière les barreaux au crépuscule, d’autres se baladent avec l’adjointe la nuit dans les rues de dakar. Toute la prison est au courant de ses faits.
Parlons maintenant de la consommation de la drogue ! Les 25 et 31 décembre, certaines détenues ont pu consommer de la drogue. Il y en avait une qui tenait à peine sur ses pieds et une autre qui a tellement vomi que c’était la panique dans la chambre.
Tout est rancune à la maison d’arrêt des femmes.
Cette fameuse “yakalaaté” des gardes on en parle aussi.
Quand une garde a une dent contre une détenue, elle la fatigue avec des corvées à n’en plus finir. Et si jamais la détenue évoque sa maladie, elle vivra le calvaire car la garde a sa descente dira à l’équipe suivante que telle détenue lui a tenu tête la veille donc il faut lui forcer les corvées aujourd’hui et c’est ainsi pour les prochains jours. Ce qui me fait le plus mal, c’est le fait qu’à chaque fois une information sorte de la M.A.F ce sont les détenues politiques qui sont considérées comme étant les auteurs.
C’est comme nous dire que seules les détenues politiques savent lire et écrire ou sont les seules à combattre l’injustice. Après chaque scandale on leur fait subir tous les traitements inhumains les obligeant à faire toutes les corvées comme si elles étaient condamnées aux travaux forcés . Pourtant beaucoup de détenues ont été interceptées mais jamais l’administration n’en a fait un problème à plus forte raison porter plainte contre elles. Mais s’agissant des détenus politiques « les éléments de PASTEF » (gnaw Yaye, fangue baye), elles sont vite attaquées puis font l’objet de plainte avant d’être extraites de leur cellule pour tentative de sortie irrégulière de correspondance.
Le cas de Ndella Madior Diouf me dépasse. Au moment où des détenues trop âgées sont toujours dans les chambres arrivantes où certaines dorment toujours par terre jambes courbées, Ndella Madior Diouf a été d’abord accueillie dans une des petites chambres VIP avant d’atterrir dans la chambre des mineurs malgré son antécédent avec les enfants, cause de son arrestation. Elle bénéficie de toutes les commodités.
Le réseau des lesbiennes qui prend de l’ampleur au vu et au su de tout le monde. Les couples s’affichent de plus en plus en toute connaissance des autorités de la prison.
Parlons maintenant de la gestion sombre et vertigineuse de l’argent des détenues.
Ça se réclame partout. Si l’on tourne le regard vers les fiches hebdomadaires, toute la détention se plaint de la comptabilité. Des réclamations presque généralisées sont notées à chaque fois, les dépenses individuelles sont globalisées comme suit: RC, TEL, PAL etc et on donne le total sans aucune transparence.
Les bastonnades des détenues par les gardes et les injures on en parle aussi.
Les gardes exercent des violences sans cesse sur les détenues et s’en glorifient. Aucune autorité n’intervient pour cesser ses actes de barbarie.
Chers autorités, redressez la M.A.F avant qu’il ne soit trop tard. Si toutes les détenues ont le même droit alors qu’on les traite de la même manière.
De la part d’une détenue qui lutte contre l’injustice et la discrimination