Le penseur sénégalais, Dr Mohamed Saïd Ba, a déclaré que la bataille du déluge quelle que soit son issue immédiate, est le début de la fin du rêve occidental le plus dangereux, qui consistait à diviser le cœur du monde islamique en y implantant un corps cancéreux, et qu’elle marque le début de la destruction de la promesse de Balfour.
Dans une interview accordée à nos confrères de Al Jazeera Net, il a expliqué que « ce qui se passe à Gaza n’est pas seulement une attaque contre les Palestiniens, mais une attaque contre l’humanité dans son essence, son histoire et ses valeurs », a-t-il dit ajoutant que « ce qui se passe en Palestine est, d’une autre manière, une perte d’espoir dans la survie ou la pertinence du système de valeurs que l’humanité a développé au fil de l’histoire », a expliqué le penseur Sénégalais avant de donner son point de vue sur la Bataille du déluge d’Al-Aqsa en termes de motivations, de contexte et de résultats.
« Parler de cet événement majeur, qui résonne à travers le monde, la « Bataille du déluge d’Al-Aqsa » et de ses répercussions tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, est un sujet qui me tient à cœur et qui, à l’avenir, nécessitera des études approfondies et des analyses détaillées pour en comprendre les tenants et aboutissants.
Après avoir examiné cet événement « Déluge d’Al-Aqsa » sous les angles historique et spirituel, je pense que la meilleure façon de le décrire est de dire qu’il s’agit d’une manifestation d’action civilisationnelle, avec des méthodes et des mécanismes inhabituels. C’est cet aspect de l’événement qui a déconcerté l’ennemi, le laissant sans recours face aux mesures sur lesquelles il comptait dans ses conflits existentiels avec nous, et l’amenant à se replier sur son stock de haine pour se lancer dans une aventure visant à anéantir Gaza en tant qu’entité et en tant qu’histoire… En vain.
Il est dans la nature des choses que des événements apparemment mineurs dans la vie des hommes puissent avoir des répercussions majeures, même si ceux qui les ont initiés ne réalisent pas immédiatement leurs conséquences, comme ce fut le cas pour ces jeunes qui ont franchi les frontières avec des moyens modestes, mais entre des mains sûres, ce matin-là, qui s’est ajouté aux jours de Dieu inscrits dans les annales de l’histoire humaine ».
« Un conseil que je donne aux porteurs du projet réformiste islamique dans le monde arabe: je les appelle à entreprendre une révision globale, complète et sérieuse des fondements intellectuels de leur projet, ce qui les obligera à effectuer une nouvelle lecture des sociétés dans lesquelles ils évoluent.
Le point de départ: ce qui s’est passé est le fruit du renouvellement du jihad pour vaincre l’ennemi envahisseur dans ses formes les plus précises et les plus claires.
Le contexte est celui décrit par le Coran avec ces mots : « Lorsque la terre revêtit son apparat et qu’elle se para, et que ses habitants pensèrent qu’ils en étaient maîtres, notre ordre vint de nuit ou de jour, et nous en fîmes une moisson, comme si elle n’avait jamais existé la veille ».
Quant aux résultats, la bataille du déluge d’Al-Aqsa quelle que soit son issue immédiate marque le début de la fin du rêve occidental le plus dangereux: planter un corps cancéreux au cœur du monde islamique. C’est le début de la destruction de la promesse de Balfour ».
Le penseur sénégalais d’ajouter qu’il n’y a pas sur cette terre de population plus apte à ressentir ce que le peuple palestinien endure en termes d’injustice et d’oppression, ni plus digne de soutenir sa résistance que les Africains, car ils ont souffert pendant trois siècles de l’occupation odieuse.
Selon lui, « en Afrique, en général, et particulièrement en Afrique de l’Ouest, nous voyons les actions de cette machine de destruction folle, qui s’acharne contre l’homme et détruit tout autour de lui, avec une grande colère mêlée à la crainte pour l’avenir.
Nous ressentons ce mélange, non pas seulement parce que les sionistes commettent les crimes les plus atroces en Palestine, ce qui est dans la nature de ce peuple dont les croyances et la vision de la vie reposent sur la haine et le mépris de l’autre, et donc ce comportement barbare est quelque chose auquel on s’attend de leur part.
Nous ressentons de la colère et de la peur, qui envahissent l’Afrique aujourd’hui d’un bout à l’autre, car le monde reste spectateur face à l’une des scènes les plus horribles et les plus douloureuses de l’histoire humaine, et pire encore, certains proches aident et contribuent à ce crime historique odieux », a indiqué Dr Ba qui soulignera aussi qu’il ne pense pas que les penseurs et intellectuels de différentes régions du monde, issus de milieux intellectuels disparates, partagent autant de points communs que les penseurs africains et arabes.
« Il suffit de considérer la proximité géographique de ces deux groupes, répartis sur deux continents adjacents, pour constater l’étendue des liens historiques, linguistiques, culturels et spirituels qui les unissent. Il est également important de rappeler que l’arabe est une langue africaine, reconnue au plus haut niveau des forums africains.
Cependant, il est regrettable que les adversaires des deux groupes aient réussi à ériger de hauts obstacles entre eux, au point que la communication entre eux se fasse souvent à travers la langue et la culture de l’occupant, plutôt que par un dialogue direct.
Pour surmonter cette difficulté, après l’échec des efforts des entités culturelles et des associations littéraires officielles, qui ont été vidées de leur contenu ou paralysées, je tends à appeler à la création de nouveaux modes d’interaction, capables de briser la glace et de répondre aux besoins des deux côtés dans leur démarche vers l’autre, avec amour et confiance, ce qui pourrait aboutir à une harmonie et une fierté mutuelle.
En ce qui concerne les domaines de collaboration, l’éducation semble être le plus large et le plus efficace, à condition qu’elle soit envisagée sous un angle nouveau, axé sur le développement humain et sur la fourniture des outils nécessaires à la compétition civilisationnelle. Il est également impératif de lancer des projets pour promouvoir la langue arabe et les langues islamiques qui lui sont associées. Par ailleurs, il est crucial de travailler sur des projets axés sur la pensée de la renaissance et ses exigences fondamentales. Pour construire ces ponts intellectuels et culturels, il est nécessaire d’organiser des foras pour encourager le dialogue », a dit le secrétaire général du Forum islamique pour le développement et l’éducation au Sénégal (FIDES), avant de lancer un appel chaleureux, aux détenteurs de capitaux.
« Qu’il s’agisse d’institutions ou d’individus, pour qu’ils se tournent vers l’Afrique en général et vers l’Afrique de l’Ouest en particulier, où se trouvent des opportunités d’investissement rentables. En le faisant, ils contribueront à un projet de renaissance de la nation de la manière la plus large », a-t-il indiqué.