Notre société, même si elle n’a pas atteint le fond du gouffre, va mal, très mal. Nous sommes en présence d’une société d’incivilités, de violences, de puissance du faux. Nous avons l’impression que chaque jour apporte son lot de violences, d’incertitudes angoissantes, de mondanités abjectes sans que rien ne vienne remettre de l’ordre dans la maison. Les incivilités ont aujourd’hui pignon sur rue. Elles ont largement dépassé le seuil de tolérance; Et tout le monde tire à boulets rouge et à bout portant sur cette cible mouvante constituée en majeure partie d’adolescents, de jeunes à peine nés.
Comment s’est passé cette mutation d’une frange de notre société, pourtant receptible à bien des égards aux acquisitions indéniables de la science et de la technologie, ce que d’ailleurs tout le monde reconnaît? Quel est le degré de responsabilité des différentes composantes de notre société, des parents en particulier et autres autorités étatiques, coutumières, religieuses, de la presse (à des degrés moyennes) ?
Si tenté que l’enfant est un parfait imitateur, comme dit l’autre, tout le monde imite mais tout le monde ne le dit pas. Il ne faut surtout pas rejéter la jeunesse africaine, sénégalaise en particulier, aux hortus. En vérité, elle nous renvoi notre image ideuse. Et donc c’est de ce point de vue qu’il faut comprendre que l’on ne doit pas se tromper. La grande différence se trouve, d’abord et avant tout, au niveau des parents, dans l’éducation, la rigueur qu’ils impriment à leur progéniture, les valeurs, l’affection, l’accompagnement qui doivent encadrer celles-ci. Il ne s’agit pas d’être un satanique, un violent vis à vis des enfants pour réussir leur éducation. Que dire d’autre sinon comme en sport pour former les champions c’est dès le berceau qu’il faut les prendre.
Ainsi c’est dès la petite enfance que beaucoup, pour ne pas dire tout, se joue. Il ne s’agit pas d’inonder ses enfants de jouets, de finances ou de douces vacances qui à New-York, à Paris ou à Venis, pour penser qu’on a résolu les besoins essentiels. Les enfants ont besoin de la société de sensibilités, d’orientations saines, de symboles vertueux; et :
– Quand les médias n’ont d’autres soucis majeurs que de courir au sensationnel comme on coure au jeu quand ils amplifient les mondanités et insanités.
– Quand les hommes et les femmes politiques sponsorisent et invitent gaillement à la violence, à la puissance du faux.
– Quand le charlatans, avec l’appui de la famille, remplace le goût du risque, de l’acharnement, de l’enthousiasme au travail et à l’effort soutenu.
Il ya là en toute impunité une voix royale balisée et pour avoir une jeunesse moribonde, faite de tricherie, de paresse.
Osons donc le dire à haute et intelligible voix. C’est nous tous qui avons baissé la garde. Et comme en box, nous avons reçu un percutant crochet qui nous a renvoyé dans les cordes. Il ya eu défaite de la pensée et de l’éducation. Il est temps de nous relever car le combat n’a pas encore connu son épilogue. En prenant conscience de la sédimentation de nombreux comportements abjectes qui gangrènent notre société, nous pouvons belle et bien nous relever.
L’éducation étant une vraie arme, il faut que nous tous soyons éduqués pour espérer, à notre tour, éduquer notre jeunesse.
Elhadj Faty