La tête de liste de la coalition « Jamm Ak Njarin », Amadou Ba, a organisé, hier, lundi 21 octobre, à Dakar, une conférence de presse, en perspectives des législatives anticipées du 17 novembre, tout en répondant aux nouvelles autorités notamment les accusations de malversations financières pendant qu’il était ministre des Finances.
En conférence de presse, « j’ai choisi librement de garder le silence, mais un silence qui n’est pas du tout de l’indifférence », a déclaré d’emblée Amadou Ba, ajoutant avoir voulu laisser le temps aux nouvelles autorités de s’installer et de présenter leur vision. « Mais aujourd’hui, il est clair que nous sommes dirigés par un gouvernement qui n’arrive pas à prendre la pleine mesure des enjeux », a-t-il argué, tout en brisant son silence assourdissant à l’endroit de nouvelles autorités, car il est le premier opposant du nouveau régime, en tout point de vue. Il a la légitimité et la légalité de s’opposer à ce nouveau régime.
Face aux accusations de malversations financières, l’ancien ministre des Finances a contre-attaqué avec fermeté : « Je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires. Il m’a été reproché des faits prétendument couverts par un rapport d’audit sur la période 2019-2023. Je tiens à rappeler une évidence : de 2019 à 2023, je n’étais plus ministre de l’Économie. Mon passage au ministère des Finances s’est terminé le 6 avril 2019.
Chiffres à l’appui, Amadou Ba a défendu son bilan : « Le produit intérieur brut du Sénégal a enregistré une hausse moyenne de 6% sur la période 2014-2019, contrastant avec la période 1980-2013 où la croissance moyenne était de 3% « . Il a notamment souligné avoir laissé « en trésorerie auprès de la banque centrale près de 270 milliards de francs CFA » lors de sa passation de service.
En répondant aux accusations d’enrichissement personnel : « je ne possède pas la fortune qu’on me prête. Mon parcours, mon travail acharné et ma compétence m’ont permis de bien gagner ma vie. Cela aurait été le cas pour tout serviteur de l’État qui aurait eu la même trajectoire que moi »
En outre, la Vision 2050 présentée par le nouveau gouvernement, Amadou Ba y voit une continuité du Plan Sénégal Émergent qu’il a contribué à mettre en place : « Je tiens à féliciter le gouvernement sur cette vision 2050 qui n’est rien d’autre que la poursuite du Plan Sénégal Émergent. C’est ça l’État, la continuité de l’État ».
En vue des législatives du 17 novembre, l’ancien Premier ministre a appelé à « une majorité à l’Assemblée nationale », estimant qu' »il est essentiel de ne pas permettre au pouvoir actuel de monopoliser tous les leviers de décision. »
Moctar Sissoko