La pêche artisanale traverse des périodes difficiles en mer à cause des bateaux qui ne restent plus dans leur zone de pêche. Les acteurs de la filière voient leurs affaires anéanties par des bateaux qui les combattent jour et nuit selon Diégane Diop membre actif et influent de l’Union nationale des mareyeurs du Sénégal. Ce dernier interpelle les nouvelles autorités sur l’urgence de trouver une solution aux difficultés auxquelles les mareyeurs font face.
« Nous sommes des acteurs de la pêche artisanale et tout le monde sait qu’aujourd’hui que la pêche artisanale joue un rôle essentiel dans l’approvisionnement de la ressource dans ce pays. La pêche industrielle ne fait pas l’affaire des sénégalais. Les bateaux de pêche sont en train de nous créer d’énormes difficultés à cause de leur proximité avec les pirogues alors qu’avant, ces bateaux étaient à 40 kilomètres des rives. Et cela nous empêche de travailler comme on devrait. Car, ce n’est pas intéressant de financer ses activités jusqu’à 4 millions et voir ses affaires anéanties par des bateaux. Actuellement, tout le monde sait que le poisson est en manque au Sénégal et c’est la faute des bateaux qui nous combattent jour et nuit. Le président de la République est venu avec son « Jub Jubal Jubanti », on doit tout faire pour que les choses se fassent dans les règles de l’art », a déploré Diégane Diop de l’Union nationale des mareyeurs du Sénégal avant de solliciter l’appui des nouvelles autorités pour l’érection d’un quai de pêche et d’une chambre froide pour la conservation de la ressource.
« Pourtant à Kafountine d’où je viens, le poisson que nous consommons actuellement vient de là-bas. Et nous n’avons pas de quai de pêche. Pourtant on est obligés de débarquer ce poisson sur la route et c’est de là-bas qu’il est rechargé et transporté parce que nous ne disposons pas de quai de pêche. Nous sommes en hivernage et la pluie tombe sur le poisson et fait fondre la glace sans compter les saletés et les conditions difficiles que nous vivons. Nous n’avons pas de chambres froides pour conserver le produit, il n’y a que des usines de glace à Kafountine. Et pourtant partout au Sénégal, il y a des quais de pêche sauf à Kafountine.
Cette année, nous comptons 18 camions qui sont tombés entre Kafountine et Dakar. Le nouveau Président est avec les pêcheurs et les mareyeurs parce que nous partageons Ndiaga Niaw et nous comptons actuellement 118 pirogues sur place.
Nous devons nous organiser pour mettre en place des chambres froides parce que la production de poisson est périodique, il faut des endroits de conservation des produits halieutiques.
Par exemple, au Maroc et où en Mauritanie, les pêcheurs bénéficient du soutien de leur gouvernement. Les pêcheurs artisanaux sont financés pour la création de chambres froides où conserver le poisson pendant la période où le produit est en abondance. En période de rareté du produit, on le ressort pour le mettre sur le marché. Par exemple, à St Louis entre avril et mai, la caisse est à 7000 et 8000 francs. Et pourtant au marché central, cette caisse de 20 kilogrammes est vendu actuellement à 19 mille francs Cfa. Mais on disposait de chambres froides, le poisson allait être conservé et vendu durant ces périodes de rareté.
Mais on ne peut pas refuser l’importation puisque nous ne produisons pas assez. C’est pourquoi, nous sollicitons l’appui de l’Etat pour que nous puissions faire comme les maraîchers avec les fruits et légumes pour que les acteurs de la pêche s’en sortent. On ne peut pas laisser les mauritaniens et les marocains aller jusquà Touba ou à Tamba pour vendre leur poisson. La pêche génére beaucoup de rendement.
Le gouvernement doit soutenir la pêche artisanale, ses acteurs sont fatigués. C’est pourquoi je voudrais lancer, d’ailleurs, un appel au ministre en charge de la pêche pour une concertation avec les acteurs de la pêche artisanale. Cette rencontre lui permettra de comprendre les problèmes auxquels on fait face.
Nous rencontrons beaucoup de difficultés à cause des personnes qui se font appeler mareyeur alors qu’en réalité ils ne le sont pas. Par exemple avec l’ancien régime, aucun mareyeur à Kafountine n’a pu bénéficier des financements de la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ).
Nous ne voulons vivre de notre métier », a plaidé le mareyeur de Kafountine pour ses pairs.