Quand cessera ce dilatoire ?
Après avoir annulé le décret de convocation des électeurs par une déclaration, le Président Sall a accordé une interview à des journalistes nationaux qui a suscité la curiosité de nombreux compatriotes.
Au début de son discours, même s’il a rappelé que son mandat s’achevait le 02 avril, le chef de l’Etat a laissé planer le doute car les sénégalais attendaient qu’il annonce une date pour le scrutin. N’oublions pas que le conseil constitutionnel, en rejetant son décret, lui a demandé à lui et aux autres autorités compétentes de choisir dans les meilleurs délais la date de l’élection. Nous constatons toutefois que « meilleurs délais » ne veut pas dire forcément « brefs délais ». Déjà, l’invitation de journalistes proches du pouvoir (La Rts, Le soleil, Itv de Mamoudou Ibra Kane partisan d’Amadou Ba) n’était pas fortuite. Elle révélait que le Président s’adressait plus à l’opinion internationale qu’à ses gouvernés en se plaignant du fait que le procès qu’on lui fait n’est pas le sien. De plus, la version française de son discours n’était pas tout à fait la même que celle de la langue nationale.
Pourquoi donc dialoguer pour trouver une date ? Réunir les spoliés qui parlent de reprise du processus et les retenus du processus de sélection des candidats qui exigent le respect du calendrier électoral ne peut pas aboutir au consensus. Par conséquent, nous comprenons que le but recherché est la division de la classe politique afin de trouver un motif pour prolonger son mandat.
Ce qui heurte l’esprit est le fait qu’il dise qu’il ne démissionnera pas avant le 2 avril, date de fin de son mandat. Etant la clé de voûte des institutions, il les contrôle hélas à sa guise pour servir ses intérêts personnels. En prêtant serment, il s’est appuyé sur l’article 37 en disant : « …Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de Président de la République, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine… »
Nous, peuple sénégalais, que nous reste-t-il à donner au Président Macky Sall ? Notre pays l’a éduqué, lui a donné des diplômes, a fait de lui un géologue, un Maire, un Directeur Général de société, un Ministre, un Premier Ministre, un Président de l’assemblée nationale et enfin un Père de la nation. Qu’est-ce qui peut le pousser à mépriser ce peuple qui lui a manifesté sa générosité par ces actes ? Pourquoi, après avoir gravi tous ces échelons, ne peut-il pas sortir par la grande porte avec tous les honneurs ? Il ne devrait pas nous entraîner dans cette impasse dont nous ne sommes pas sûrs de sortir.
Le Président tient en haleine, les politiques et les populations depuis 2021 alors que ces derniers vivent une détresse économique, sociale et sanitaire. Le chef de l’Etat a le devoir de nous sortir de ce désordre institutionnel dont il est le principal auteur. Nous sommes de ceux qui pensent qu’il a un bilan matériel terni par l’injustice qui règne dans notre pays et qui salit l’image de notre chère patrie le Sénégal.
Mamadou Lamine BIAYE
Coordonnateur Grand Parti département de Sédhiou.