La guerre du Mali est un conflit armé qui a lieu au Mali depuis 2012, à la suite d’une insurrection de groupes salafistes djihadistes et indépendantistes pro-Azawad.
Ce conflit s’inscrit dans le contexte de la guerre du Sahel et des rébellions touarègues contre l’État malien. Depuis le début des années 1990, le nord du Mali est le théâtre de plusieurs insurrections menées par des rebelles touaregs. Au début des années 2000, des djihadistes algériens viennent également se réfugier clandestinement au Mali après leur défaite lors de la guerre civile algérienne. En 2011, la guerre civile libyenne rallume indirectement le conflit au Mali. Des arsenaux militaires libyens sont pillés par des groupes armés, tandis que des mercenaires touaregs au service de la Jamahiriya arabe libyenne de Kadhafi s’enfuient vers le Sahara et rejoignent des mouvements rebelles avec armes et bagages.
Le , les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, indépendantiste) et d’Ansar Dine (salafiste) déclenchent la cinquième rébellion touarègue contre le Mali. Bientôt rejoints par les djihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), ils prennent Aguel’hoc, Ménaka et Tessalit. À la suite de ces défaites, une partie de l’armée malienne tente un coup d’État en mars qui provoque des affrontements entre « bérets verts » et « bérets rouges » et désorganise les opérations au Nord. Les rebelles en profitent et s’emparent de Kidal, Tombouctou et Gao. Le , le MNLA annonce la fin de son offensive et proclame l’indépendance de l’Azawad. Les combats ont alors fait des centaines de morts et des centaines de milliers de réfugiés.
Cependant, les divergences idéologiques entre indépendantistes et djihadistes brisent rapidement leur alliance. Entre juin et novembre 2012, les combats tournent au désavantage du MNLA, qui est chassé de Gao, de Tombouctou, de Kidal et de Ménaka. Les djihadistes pennent alors le contrôle de presque tout le nord malien.
Fin 2012, les négociations échouent et en , les djihadistes lancent une offensive sur Ségou et Mopti, dans le centre du Mali. Cette attaque provoque l’entrée en guerre de la France, avec le lancement de l’opération Serval, et de plusieurs pays africains de la CEDEAO dans le cadre de la MISMA. En quelques jours, les islamistes sont repoussés à Konna et Diabaly, puis Gao et Tombouctou sont reprises. Les forces djihadistes en déroute abandonnent les villes, dont certaines comme Kidal sont reprises par le MNLA, et se retranchent dans l’Adrar Tigharghar, situé dans l’Adrar des Ifoghas. En mars, Tigharghar, la principale base djihadiste au Mali, est conquise au terme d’une offensive franco-tchadienne.
De nombreux combattants islamistes désertent, changent de camp ou fuient à l’étranger, d’autres, en revanche, poursuivent la guérilla, posent des mines et mènent des attentats. Des affrontements ponctuels opposent également le gouvernement malien aux indépendantistes, qui refusent la venue de l’armée malienne dans la région de Kidal. Le , après deux semaines de négociations, le gouvernement de transition malien et les rebelles du MNLA, du HCUA et du MAA signent un accord de cessez-le-feu qui permet le retour des autorités maliennes à Kidal et la tenue de l’élection présidentielle le dans le nord du pays.
De son côté, l’ONU prend le relais de la MISMA et met en place la MINUSMA, tandis que l’Union européenne engage la mission de formation de l’Union européenne au Mali.
Les affrontements entre l’armée malienne et les rebelles touaregs et arabes reprennent en . Les Maliens sont vaincus à Kidal et chassés de la ville par les rebelles, qui reprennent le contrôle de la quasi-totalité de la région de Kidal et de la plus grande partie de la région de Gao. Rassemblées au sein d’une alliance appelée la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger, des milices loyalistes passent alors à l’offensive contre les rebelles, désormais regroupés au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Après plusieurs mois de combats, un accord de paix, l’Accord d’Alger, est conclu et signé le 15 mai et le . Cependant, les djihadistes poursuivent leurs attaques, les accords de paix sont violés à de nombreuses reprises et des violences ethniques prennent de plus en plus d’ampleur.
En 2015, certains djihadistes locaux prêtent allégeance à l’État islamique et forment l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Les groupes liés à al-Qaïda se rassemblent quant à eux en 2017 au sein du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). En 2020, les deux organisations djihadistes ennemies entrent en conflit.
En 2020, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta est renversé par un coup d’État qui amène au pouvoir une junte militaire dirigée par le colonel Assimi Goïta. Cette dernière opère alors un changement d’alliance et se rapproche de la Russie. En 2022, des mercenaires russes du Groupe Wagner interviennent au Mali et l’armée française se retire du pays.
Source wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Mali