
Lors d’un point de presse tenu ce 7 octobre 2024, El Malick Ndiaye, Ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres, accompagné d’Ayib Daffé, membre du bureau politique du PASTEF, a vivement dénoncé les dérives financières sous le régime de l’ancien Président Macky Sall. Cette sortie fait suite aux révélations du Premier ministre Ousmane Sonko sur les multiples scandales financiers ayant entaché la gestion de l’ancien gouvernement.
Une situation financière alarmante laissée par Macky Sall
El Malick Ndiaye a présenté un tableau sombre de la situation du pays à l’arrivée du nouveau gouvernement. Il a affirmé que le PASTEF, à travers son leader Ousmane Sonko, avait déjà mis en garde contre les chiffres maquillés par l’ancien régime. Un exemple frappant est celui de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), où le budget s’élevait à 22 milliards de FCFA, tandis que les recettes ne dépassaient pas les 7 milliards de FCFA. « Chaque fois, c’était l’État qui injectait des fonds pour maintenir à flot cette structure », a-t-il expliqué.
63 milliards économisés grâce à l’annulation de contrats fictifs
Le ministre des Infrastructures a révélé que le nouveau gouvernement avait découvert et annulé des contrats fictifs, estampillés “confidentiels”, qui saignaient les finances publiques. En mettant fin à ces pratiques, l’État a déjà économisé 63 milliards de FCFA pour l’AIBD. “C’est ça le vrai débat que les Sénégalais doivent poser, pour mettre en lumière la gabegie financière que le pays a subie sous Macky Sall”, a-t-il insisté.
Un appel à la mise en place d’une Haute Cour de Justice; El Malick Ndiaye a rappelé que les responsables de ces dérives financières devront rendre des comptes, mais seulement après que le PASTEF aura obtenu une majorité à l’Assemblée nationale, permettant la mise en place de la Haute Cour de Justice, seule habilitée à juger les anciens ministres. “Ces gens savent très bien que pour le moment, nous ne pouvons pas les poursuivre à cause de leur statut. Mais après l’installation de la Haute Cour de Justice, ils verront”, a-t-il averti.
Des économies sur le budget de l’État sous le régime actuel, le ministre a également souligné que depuis l’arrivée du nouveau régime, des économies significatives ont été réalisées. Par exemple, en réduisant les dépenses liées aux voyages, le gouvernement a économisé 55 millions de FCFA entre avril et août 2024. De même, les frais téléphoniques ont été réduits de 19 millions à 9 millions de FCFA sur la même période.
Des prêts aux conditions douteuses sous Macky Sall
El Malick Ndiaye a dénoncé un autre scandale majeur lié à un prêt de 467 milliards de FCFA pour la construction de routes. Il a révélé que l’ancien gouvernement avait accordé une commission et des frais de gestion de 123 milliards de FCFA, soit un taux de 24%, largement supérieur à la norme habituelle de 3 à 4%. “Ils ont même ouvert un autre compte pour dissimuler ces frais. Le peuple doit se tenir debout pour ne pas laisser ces pilleurs de deniers publics impunis”, a-t-il martelé.
Transparence financière pour les partis politiques a été également évoqué lors de ce point de presse. Le ministre a également rappelé que tous les partis politiques doivent déposer leur bilan financier, sous peine de dissolution. Le PASTEF, selon lui, ne fera pas usage de fonds publics pour sa campagne électorale. “Nous n’utiliserons pas les voitures de l’État pour notre campagne. Nous ferons appel, comme d’habitude, à la générosité de nos militants à travers une levée de fonds”, a-t-il conclu.
Cette conférence de presse marque une offensive du PASTEF contre les anciens dignitaires du régime Macky Sall, tout en appelant à une mobilisation massive pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.