
En réponse aux critiques émises par les membres de l’Alliance pour la République (APR) contre l’indemnisation des victimes des violences politiques de 2021 à mars 2024, le député Amadou Ba et Pastef les Patriotes rappellent qu’une telle mesure n’est pas une nouveauté au Sénégal.
Dès son élection en 2012, le président Macky Sall avait pris une décision similaire. En effet, le mardi 15 janvier 2013, un rapport a été déposé sur la table du Garde des Sceaux, proposant des mesures pour indemniser les victimes de bavures policières survenues lors du processus électoral de 2012.
Les victimes des violences policières de cette période avaient alors vu leurs revendications prises en compte grâce aux efforts de leur présidente, Rokhaya Gassama, qui a soumis un rapport au ministre de la Justice. Ce document plaidait en faveur d’un mécanisme d’indemnisation défendu par les avocats Me Abdoulaye Tine et Me Assane Dioma N’diaye. Parallèlement à cette compensation, ces avocats ont poursuivi des démarches judiciaires pour identifier et sanctionner les auteurs des violences.
Selon Me Tine, les propositions contenues dans ce rapport étaient très concrètes. Face au caractère exceptionnel des événements, il préconisait la création d’une Commission spécialisée pour gérer l’indemnisation des victimes, indépendamment des procédures pénales. Il soulignait que « les victimes pourront être indemnisées par la Commission, même s’il n’y a pas une action pénale définitive », permettant ainsi d’accorder des réparations aux victimes, même sans identification formelle des auteurs des violences.
Pour Amadou Ba et Pastef les Patriotes, cette démarche adoptée par l’APR en 2013 justifie pleinement l’actuelle volonté d’indemniser les victimes des violences récentes. Ils dénoncent ainsi une contradiction dans les arguments avancés par les membres de l’APR et défendent le droit des victimes à obtenir justice et réparation.