Publicite pour GAL
12 février 2025
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Ce jeudi 26 septembre 2024, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye a tenu un point de presse de grande envergure. Cet exercice médiatique visait à dresser un état des lieux du Sénégal après l’ère Macky Sall, en mettant particulièrement en lumière trois axes essentiels : la justice, la planification et les finances publiques. Toutefois, au-delà des révélations faites, cette sortie a soulevé des questions cruciales sur la gestion de crise et l’efficacité de la communication gouvernemental.

 

La partie la plus attendue du discours du Premier ministre fut sans conteste celle relative aux finances publiques. Sonko n’a pas mâché ses mots, accusant l’ancien régime d’avoir gravement tronqué les chiffres du déficit public. Selon ses déclarations, ce dernier aurait été volontairement sous-évalué de 5 à 10 %. Il a également évoqué des dettes colossales envers les institutions de Bretton Woods, pointant du doigt l’ancien ministre des Finances, Amadou Ba, ainsi que Moustapha Ba, pour leur implication présumée dans des détournements de fonds publics. Mais le ton sévère du Premier ministre, empreint d’un manque de courtoisie à l’égard de l’ancien président Macky Sall, a laissé certains sceptiques.

 

La rhétorique du « pur » : manœuvre politique ou stratégie de communication de crise ?

 

Ousmane Sonko a souvent employé la rhétorique du « pur » dans ses discours, cherchant à se présenter comme l’antithèse du régime précédent. Pourtant, en se livrant à un tel exercice, il semble jouer une carte risquée. En adoptant une méthode de bouc émissaire, il pourrait bien décevoir certains, en particulier ceux qui attendaient des mesures concrètes plutôt qu’une simple dénonciation. Cet usage de la rhétorique du « pur » a le potentiel de laisser la population dans un sentiment de désespoir, comme l’image d’une montagne accouchant d’une souris.

 

Une gestion rigoureuse, mais les preuves tardent à venir

 

Si le gouvernement actuel aspire à incarner la transparence et l’intégrité, il lui reste néanmoins à prouver la véracité de ses accusations. La Commission des comptes publics n’a pas encore certifié les chiffres avancés par le Premier ministre. Comment justifier, dès lors, ces révélations sans une validation institutionnelle ? Le défi pour Sonko et son équipe sera de crédibiliser ce point de presse et de démontrer que cette gestion de crise n’est pas simplement une manœuvre politique à l’approche des élections, mais bien une étape vers un véritable redressement national.

 

Le rôle de la cohésion nationale dans la sortie de crise

 

Au-delà des accusations, le Sénégal a aujourd’hui besoin de cohésion nationale. La philosophie du « jub , jubal, jubanti » est toujours évoqué par le gouvernement Diomaye-Sonko , mais ils devraient aussi insister sur le « jubbo » ou l’unité nationale, un quatrième pilier indispensable dans une période aussi tendue. L’harmonie sociale doit primer sur les querelles politiques. Si les anciens dirigeants doivent être jugés pour leurs actes, cela doit se faire dans le respect des procédures légales et en évitant les règlements de comptes qui peuvent nuire à l’unité du pays.

Entre promesse et désillusion

 

En somme, le point de presse du gouvernement Sonko a permis de lever une partie du voile sur les erreurs présumées de l’ancien régime. Mais pour l’instant, ces révélations, sans preuves solides, risquent de ne pas convaincre une population en quête de résultats concrets. Le gouvernement devra rapidement passer des mots aux actes pour espérer regagner la confiance des citoyens. Car si l’exercice de la transparence est louable, il ne doit pas masquer les défis réels auxquels le pays fait face.

cod chroniqueur

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