
L’arrivée de Bassirou Diomaye Faye au pouvoir a coïncidé avec l’absence de l’illustre Bruno Diatta, gardien du temple de la gestion étatique. Son absence, associée à la non-maîtrise parfaite du fonctionnement de l’État, constitue un handicap majeur pour le duo Diomaye-Sonko. Cette situation impose au tandem un besoin crucial de se familiariser avec les rouages de la gestion publique, et pour ce faire, ils n’ont d’autre choix que de collaborer avec certains partisans du système, afin de renforcer leur connaissance de l’État.
Un parallèle historique permet de mieux comprendre les défis auxquels le duo fait face. Lorsqu’Abdou Diouf devint président, il avait déjà occupé des postes de responsabilité, lui permettant de posséder une connaissance approfondie de la gestion de l’État. De plus, il s’entoura de dignitaires socialistes qui l’aidèrent dans sa mission. Même scénario lors de l’arrivée d’Abdoulaye Wade à la présidence : l’expérience de Bruno Diatta, un grand commis de l’État, et celle d’Abdoulaye Wade lui-même, qui avait occupé des fonctions ministérielles sous Abdou Diouf, étaient des atouts considérables. Quant à Macky Sall, il avait occupé plusieurs postes ministériels avant de devenir président de l’Assemblée nationale, enrichissant ainsi sa propre expertise de l’État.
Dans le cas de Bassirou Diomaye Faye, la situation est différente. N’ayant pas vécu l’expérience de Bruno Diatta, il doit se frayer un chemin dans la gestion de l’État sans cette référence essentielle. Cette situation a été soulignée par Clédor Sene lors d’une conférence sur le rôle des femmes et des jeunes dans la mise en œuvre de l’agenda national de transformation Sénégal 2050. La conférence, organisée par la section PASTEF de Castor Dieupeul Derkhlé, a permis de rappeler les défis actuels auxquels le gouvernement fait face.
En effet, le Sénégal a traversé des moments difficiles sous les régimes précédents, marqués par des malversations chroniques. Ces problèmes ont fait que le gouvernement actuel peine à mettre en œuvre sa politique économique de développement, notamment la politique de transformation systémique du pays. Toutefois, malgré cet état de fait, Clédor Sene, du mouvement Claire Vision, reste optimiste. Il affirme que l’espoir est permis, grâce au référentiel de développement Sénégal 2050, qui prévoit des projets et des actions concrètes pour sortir le pays de la pauvreté et de la dépendance.
Le duo Diomaye-Sonko, selon Sene, a déjà entamé des actions prometteuses. Parmi les projets emblématiques, la société africaine de raffinage a annoncé la mise en place du raffinage du pétrole sur place. De plus, la société des mines du Sénégal (SOMISEN) a pris des engagements pour une exploitation juste et équitable des ressources naturelles du pays.
L’arrivée de Bassirou Diomaye Faye au pouvoir doit également beaucoup à l’engagement des jeunes et des femmes, qui ont milité sans relâche pour défendre le projet PASTEF. Ce soutien de la base a été déterminant pour la libération des cadres du parti et des milliers de militants emprisonnés. Au final, le choix d’Ousmane Sonko, malgré plusieurs obstacles à sa candidature, a été validé, et ce dernier a désigné Bassirou Diomaye Faye comme son successeur. En dix jours seulement, ce dernier est devenu le cinquième président de la République du Sénégal.
Ainsi, bien que le chemin soit semé d’embûches, l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye représente à la fois un défi et un nouvel espoir pour la gestion des affaires publiques au Sénégal. La collaboration avec les forces en place et le soutien populaire sont des leviers essentiels pour assurer la réussite de ce mandat.