Publicite pour GAL
11 février 2025
Ousmane DIAGNE MINISTRE DE LA JUSTICE CO
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Ousmane Diagne, a présidé ce matin la Conférence nationale des chefs de parquet, un rendez-vous annuel majeur pour les acteurs de la justice pénale sénégalaise. Cette rencontre, qui s’inscrit dans une dynamique de réforme du système judiciaire, a rassemblé de nombreux partenaires institutionnels, notamment l’Union européenne, les États-Unis, la France et l’Allemagne, ainsi que des organisations de défense des droits de l’homme et des représentants des professions judiciaires.
Dans son allocution d’ouverture, Ousmane Diagne a souligné l’importance de cette conférence dans un contexte de « réflexion et de mutation profonde » du système pénal sénégalais. Il a rappelé que l’Agenda 2050, initié par le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ambitionne une transformation intégrale de la justice, avec pour objectif d’en faire un pilier essentiel du développement national.
« L’indépendance de la justice est cruciale pour garantir les libertés fondamentales et l’équilibre social, mais elle doit également contribuer efficacement à la mobilisation des ressources publiques », a-t-il affirmé, soulignant la nécessité d’une meilleure gestion des ressources judiciaires et d’une amélioration des conditions carcérales.
Deux thématiques majeures ont dominé les discussions de cette conférence : la maîtrise de la population carcérale et l’exécution des sanctions pécuniaires. Le ministre a reconnu que, malgré les réformes engagées ces dernières années, le Sénégal fait face à une surpopulation carcérale préoccupante, alimentée par des lenteurs dans le traitement des dossiers et des blocages administratifs.
« La mise en place d’un système pénal efficace passe par une meilleure exécution des peines, notamment en matière de recouvrement des amendes et des confiscations, qui doivent constituer une source de revenus significative pour l’État », a-t-il précisé. À titre d’exemple, il a révélé que plus de 3 milliards de francs CFA d’amendes restent non recouvrés entre 2022 et 2024 pour le seul tribunal de grande instance de Dakar.
Le ministre a mis en exergue plusieurs défis à relever pour renforcer l’efficacité du système judiciaire, notamment :
•La nécessité d’une meilleure coordination entre les différents acteurs de la justice pour accélérer l’exécution des décisions judiciaires ;
•Le manque de moyens humains et matériels pour optimiser le suivi des sanctions ;
•La persistance des longues détentions préventives, qui continuent de surcharger les établissements pénitentiaires.
Il a exhorté les procureurs à s’impliquer davantage dans la mise en œuvre de solutions alternatives aux peines privatives de liberté, permettant de favoriser la réinsertion sociale des détenus et d’alléger la pression sur le système carcéral.
En clôturant son discours, Ousmane Diagne a exprimé sa confiance dans la capacité des magistrats à relever ces défis. Il a réaffirmé son engagement à apporter des solutions concrètes aux préoccupations exprimées par les participants et a appelé à une implication accrue de toutes les parties prenantes pour garantir une justice plus efficace et humaine.
« Je compte sur votre engagement et votre dévouement pour que, d’ici la prochaine conférence, nous ayons franchi une étape décisive dans le contrôle de la population carcérale et l’amélioration de l’exécution des décisions de justice », a-t-il conclu.

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