Publicite pour GAL
23 décembre 2024
ALIOU DIOUCK ECONOMISTE

Le coût total du Plan d’Action Prioritaire (PAP) 2025-2029, visant à stimuler le développement économique et social du pays, s’élève à 18 496,83 milliards de FCFA. Cette initiative marque une avancée majeure avec l’introduction de nouveaux mécanismes de financement quasi-souverains, selon les recommandations d’Aliou Diouck, économiste statisticien et expert en gouvernance du secteur public, également cadre au sein de Pastef.

Diouck souligne que l’originalité de ce PAP repose sur une réduction significative de la dépendance aux financements publics traditionnels, en introduisant des financements privés, prioritairement africains, pour compléter les fonds nécessaires. Ce modèle vise non seulement à alléger la charge financière de l’État, mais également à favoriser l’investissement privé local et continental, tout en mobilisant le secteur privé pour des projets structurants. Selon lui, cela permettrait de catalyser une dynamique de croissance plus durable et inclusive.

Un financement public optimisé par une hausse des recettes fiscales

Le financement public du Plan d’Action Prioritaire (PAP) 2025-2029, est ainsi estimé à 11 510 milliards de FCFA, soit une part substantielle du plan quinquennal. Ce montant repose sur une prévision d’augmentation des recettes fiscales moyennant un élargissement de l’assiette fiscale de 11,1% en moyenne, sans accroître la pression fiscale au-delà de 21,7%. Aliou Diouck explique que cette augmentation des recettes fiscales est stratégique pour préserver l’équilibre budgétaire tout en répondant aux besoins croissants de la population.

Le cadre de PASTEF et économiste de son état Diouck met également en avant l’importance de réduire les dépenses fiscales en effectuant un suivi strict des régimes privilégiés accordés aux entreprises. La limitation de l’engagement de l’État dans le financement de projets productifs libérera de précieuses ressources budgétaires, ce qui permettra de répondre aux besoins sociaux croissants.

Outre les fonds publics traditionnels, une part importante du financement (4 371 milliards de FCFA) sera assurée par des partenariats public-privé (PPP). Cette formule permet aux opérateurs privés de construire, rénover ou exploiter des infrastructures publiques en échange d’une rentabilité partagée. Diouck souligne que ce mécanisme repose sur une répartition optimale des risques entre l’État et le secteur privé, permettant à l’État de se concentrer sur les projets à fort impact social.

Le portefeuille de PPP comprend des projets d’envergure, comme la construction d’un canal de transfert d’eau du Lac de Guiers, l’autoroute Dakar-Tivaouane-St-Louis et un réseau de gazoduc. Ces projets, souvent sous forme de BOT (Build Operate and Transfer) ou ROT (Rehabilitate Operate and Transfer), devraient non seulement stimuler l’économie locale mais également renforcer l’infrastructure nationale.

Un financement privé pour les projets structurants et un appel à l’investissement africain

Le PAP 2025-2029 table également sur un financement privé de 2 616,8 milliards de FCFA pour des projets structurants essentiels au développement du pays. Ce choix, selon Aliou Diouck, vise à impliquer davantage le secteur privé dans des secteurs clés, créant ainsi des opportunités d’investissement direct, notamment pour les entreprises locales et régionales. La priorité sera donnée aux fonds africains pour répondre au besoin d’autonomie économique et minimiser la dépendance envers les investisseurs étrangers.

Le financement privé des projets structurants devrait permettre à l’État de se désengager progressivement des projets à caractère productif, libérant ainsi un espace budgétaire suffisant pour répondre aux besoins sociaux du pays. Cependant, Diouck précise que le gap de financement résiduel de 5 675,38 milliards de FCFA pourrait nécessiter une levée de fonds auprès d’investisseurs internationaux, une démarche qui sera strictement contrôlée pour limiter les risques de dépendance financière.

Selon Diouck, cette répartition des sources de financement témoigne de la volonté du pays de se doter d’une stratégie de développement plus durable et moins dépendante des aides extérieures. En mobilisant les acteurs privés nationaux et continentaux, ce PAP ouvre la voie à une souveraineté économique renforcée, en favorisant les investissements qui répondent aux besoins réels du pays et de la région.

Ainsi, le PAP 2025-2029, avec son modèle de financement quasi-souverain, représente une avancée majeure vers une autonomie économique renforcée, en encourageant une participation active des acteurs privés nationaux et africains. Aliou Diouck estime que cette approche novatrice pourrait inspirer d’autres pays africains dans leur quête de développement inclusif et durable.

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