
La presse sénégalaise s’est mobilisé aujourd’hui (16 novembre 2022) à la maison de la presse sise corniche ouest pour dénoncer l’arrestation du journaliste Pape Alé Niang. Arrêtait depuis le 06 novembre 2022 le journaliste d’investigation et directeur de publication de la chaine Dakar matin Pape Alé Niang est placé sous mandat de dépôt le 09 novembre 2022 par le doyen des juges Mamadou SECK. Ce matin ses confrères et consœurs ont tenu un sit-in à la maison de la presse pour dénoncer cette forfaiture contre la presse.
Si le grand public pense que Pape Alé Niang est arrêté sur ses révélations faites sur le rapport interne de la gendarmerie nationale dans l’affaire de viol Adji Sarr contre Ousmane SONKO, dans le fond du dossier il n’en est rien du tout. Le Journaliste d’investigation est entendu sur le message audio de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers mais aussi sur l’affaire de la mort de François MANKABOU. Dans les faits PAN est poursuivi pour des délits suivants :
Il est incarcéré à la prison de Sébikotane. Les chefs d’inculpation suivants ont été retenus contre lui :
- La diffusion d’informations militaires non autorisées par la hiérarchie
- Le recel de documents administratifs et militaires
- La diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques.
Pas d’audition sur le rapport interne de la gendarmerie
Pape Alé Niang n’a pas été entendu, ni à la police (en présence de ses avocats), ni devant le juge d’instruction sur le rapport interne de la Gendarmerie.
Sur le plan factuel, il a été entendu à la police une première fois devant ses avocats. Une deuxième fois, la police a voulu l’auditionner, sans la présence de ses avocats. Il a usé de son droit au silence pour s’en tenir à ses premières déclarations.
Les poursuites du Parquet ne visent d’ailleurs pas ce rapport.
Trois chefs d’inculpation, quatre articles visés
Les poursuites portent sur des messages radio de la Police et des Sapeurs-pompiers, sur des vidéos live que Pape Alé Niang a eu à faire sur la mort de François Mancabou, mort en détention, et sur le Général Moussa Fall, Haut commandant de la gendarmerie nationale.
Ainsi trois infractions ont été retenues et quatre articles ont été visés : il s’agit des articles 64, 370, 255 et 430 (430 et 370 étant liés).
En attendant la bataille judiciaire, le collectif pour la libération de Pape Alé NIANG va organiser une marche nationale pour exiger la libération de PAN mais aussi imposer le respect de la liberté de la presse.
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